L'olive et le miel

San Isidro est une municipalité de la province de Buenos Aires, située dans le nord du Grand Buenos Aires. C’est une balade intéressante pour découvrir un autre Buenos Aires.

Son histoire remonte à l’époque coloniale : après avoir été habitée par les indigènes  Querandies, les premiers colons qui avaient accompagné Juan de Garay lors de la fondation de Buenos Aires, en 1580, commencent à s’installer dans la région.

Pendant les XVIIe et XVIIIe, San Isidro est devenu un important centre agricole et rural, avec de vastes plantations de maïs, de blé et de canne à sucre.

En 1706, une chapelle dédiée à San Isidro Labrador a été construite, autour de laquelle la ville commence à se développer. Au cours du XIXe siècle, les familles aisées de Buenos Aires y firent construire des magnifiques demeures en raison de l’emplacement de San Isidro au bord du fleuve Río de la Plata. Elles venaient y passer la belle saison.

San Isidro est reconnu pour sa riche histoire, son architecture élégante et son riche patrimoine culturel. Elle est aujourd’hui l’une des villes les plus prospères et les plus prisées de la région métropolitaine de Buenos Aires.

Comment se rendre à San Isidro?

Il est relativement facile de se rendre à San Isidro avec le Tren de la Costa. C’est un train touristique léger, inauguré en 1995, qui parcourt 15,5 km à travers d’élégants quartiers résidentiels parallèles au Río de la Plata, entre les gares de l’Avenida Maipú, situées dans la localité d’Olivos et Delta, à El Tigre.

Trois stations desservent San Isidro, soit  Juan Anchorena, Las Barrancas et San Isidro. Nous sommes descendus à Las Barrancas, pour visiter le petit marché aux antiquités, et l’avons ensuite repris jusqu’à San Isidro dont la station se trouve juste en face de la Plaza Mitre.

Quoi faire à San Isidro?

Chiner au petit marché aux antiquités de la station Las Barrancas

Tout de suite en descendant du train à la station Las Barrancas, on découvre un tout petit marché aux antiquités. Il ouvre les fins de semaine et les jours fériés.

On a trouvé des belles choses au marché aux antiquités. On a eu du plaisir à parcourir les stands. L’accueil est chaleureux. Les antiquaires aiment partager leurs passions.

Dîner au bord du Rio de la Plata

Il y a des nombreux restaurants au bord du Rio de la Plata à San Isidro.

Une amie qui habite dans les environs nous a amené manger au Troien Peru. Terrasse au soleil et beau terrain gazonné avec une très belle vue sur le Rio de la Plata. Ambiance jeune et décontractée.

Parcourir la Plaza Mitre et son marché aux artisans

La Plaza Mitre est située au cœur de San Isidro, entourée par des rues animées, des bâtiments historiques et des commerces. Elle est facilement accessible à pied depuis la station de San Isidro.

La place a été conçue dans un style traditionnel avec des allées pavées, des bancs ombragés, des arbres matures et des parterres de fleurs.

Sur la place, un petit marché artisanal se tient les samedis, dimanches et fériés de 11 à 19 h. Nous sommes tombées en amour avec un céramiste. On aurait voulu tout lui acheter!

En face de la place, on trouve la Cathédrale de San Isidro, l’un des édifices religieux les plus importants de la région. Elle présente une architecture imposante avec une façade principalement de style néogothique.

Visiter la Quinta Los Ombues (et tomber par hasard sur une reconstitution des invasions anglaises)

À quelques coins de rue de la Plaza Mitre, on peut aussi visiter la très jolie Quinta Los Ombues.

Elle occupe une hectare face au Río de la Plata, dans le centre historique de San Isidro. Elle fut la résidence d’été de Mariquita Sánchez de Thompson (1786-1868), une femme reconnue pour son humour et sa personnalité. Elle y recevait des figures politiques et culturelles de renom de son époque.

Son architecture est inspirée de l’Andalousie avec une adaptation à l’environnement du Río de la Plata. La cour intérieure possède une belle citerne. Une autre particularité est sa galerie ouverte sur le jardin qui entoure la maison offrant un superbe point de vue sur le ravin et la rivière. Ce paysage naturel, riche en biodiversité, abrite près de 70 espèces d’oiseaux, papillons, belettes, etc. Le ravin a été protégé en tant que parc naturel municipal.

Lors de notre visite, nous avons trouvé plusieurs personnages en costume d’époque qui participaient à une reconstitution des invasions anglaises.

Adrián Beccar Varela 774, San Isidro. La visite est gratuite. Ouvert les mardis et jeudis de 10h à 18h et les samedis et dimanches de 14h à 18h.

Découvrir la Villa Ocampo, classée au Patrimoine de l’Unesco

Villa Ocampo était la somptueuse demeure de Victoria Ocampo, grande figure intellectuelle et féministe de l’Argentine.

Construite en 1891 par l’architecte Manuel Ocampo à San Isidro, et combinant des influences italienne, française et anglaise, la Villa Ocampo est bien plus qu’une résidence bourgeoise de la Belle époque. Elle bruisse encore de l’écho des conversations des nombreux artistes qui y ont séjourné à l’invitation de la légendaire maîtresse des lieux.

Victoria Ocampo était l’une des figures les plus influentes du milieu culturel argentin du XXe siècle. Écrivaine, essayiste, traductrice, philanthrope et mécène, Victoria Ocampo eut mille vies. Femme libre, insaisissable, y compris aux yeux de sa propre famille, elle fut aussi une pionnière du féminisme. Elle fut parmi celles qui initièrent, en 1936, l’Union des femmes argentines. Femme engagée, elle combattit le fascisme et milita en faveur du droit de vote des femmes.

Grande voyageuse, elle fit de la Villa Ocampo sa résidence principale en 1941, elle était alors âgée d’un peu plus de 50 ans. Comme un livre ouvert, la villa raconte son histoire, depuis l’enfance jusqu’à sa mort à 88 ans, en 1979. Victoria Ocampo réussit à transformer sa maison en un lieu mythique. Elle le remplit d’objets rapportés de ses voyages et modernisa son intérieur de style victorien.

C’est au rez-de-chaussée que Victoria recevait ses amis. On dit que le salon accueillait les débats ainsi que les réunions littéraires. Borges y avait ses habitudes. L’architecte Le Corbusier, les écrivains Graham Greene, Saint-Exupéry, Federico García Lorca, Octavio Paz et Albert Camus y séjournèrent, pour quelques heures, plusieurs semaines parfois.

Léguée à l’UNESCO en 1973, cette maison est aujourd’hui un lieu culturel ouvert au public.

Me manquez pas le bistrot-salon de thé qui se trouve sur la terrasse où ils servent d’excellents cafés et des superbes croissants faits maison.