Nos coups de cœur en Écosse – Carnet d’un voyage inoubliable

L’Écosse nous a enveloppés de sa magie, avec ses vieilles pierres et ses paysages à couper le souffle. Sans ordre précis, voici les lieux qui ont profondément touchés, et qui résonnent encore en nous comme de doux souvenirs.

Dunnottar Castle

Nous avons eu un très gros coup de cœur pour les ruines du magnifique château de Dunnottar (XIIIe siècle).

Le château de Dunnottar est situé sur la côte est de l’Écosse, dans la région de l’Aberdeenshire. Il est construit sur un promontoire rocheux qui surplombe la mer du Nord. Ce qui frappe tout de suite, c’est son isolement : entouré de falaises abruptes et accessible uniquement par un sentier escarpé, le site semble tout droit sorti d’un roman médiéval. L’endroit est sauvage, spectaculaire et offre une vue imprenable sur l’océan.

Le château de Dunnottar a traversé plusieurs périodes clés de l’histoire écossaise. Vers la fin du XIIIe siècle, William Wallace y aurait mené une attaque contre les troupes anglaises, un épisode qui s’inscrit dans les débuts de la lutte pour l’indépendance de l’Écosse. La légende raconte que c’est dans ce château qu’en 1297, durant les guerres d’indépendance, William Wallace brûla vifs toute une garnison anglaise qui s’était réfugiée dans la chapelle.

Une autre page sombre de son histoire concerne The Whigs’ Vault, une cave où plus d’une centaine de Covenanters — des protestants opposés à l’autorité religieuse imposée par le roi — ont été enfermés dans des conditions très dures en 1685. Craignant une rébellion dans le sud de l’Écosse, les autorités ont transféré ces prisonniers depuis Édimbourg jusqu’à Dunnottar, dans des conditions très difficiles. Ils ont été enfermés dans une cave étroite et humide du château, aujourd’hui connue sous le nom de The Whigs’ Vault.

L’espace était mal ventilé, sans installations sanitaires, et les détenus y ont souffert de faim, de maladie et de violence. Plusieurs sont morts sur place, et une tentative d’évasion a été réprimée brutalement. Ceux qui ont survécu ont été envoyés en esclavage dans les colonies américaines. Cela rappelle que le château n’a pas seulement été un lieu stratégique, mais aussi un témoin de conflits religieux et politiques profonds.

Vous pouvez ensuite aller vous promener dans la jolie ville balnéaire de Stonehaven avec son port, sa plage et ses cafés. C’est charmant et c’est situé tout près du château.

Incholm Island et Incholm Abbey

On arrive à l’Île d’Incholm, située dans l’estuaire du Forth, par un traversier que l’on emprunte à South Queensferry, à 15 km d’Édimbourg. On se croirait perdus au milieu de nulle part sur cette minuscule île de 800 m de long, frappée par le vent et habitée par des milliers d’oiseaux.

Malgré sa petite taille, l’île a une histoire riche : elle abrite les ruines de l’Inchcolm Abbey, l’une des abbayes médiévales écossaises les mieux conservées, fondée au XIIe siècle par des moines bénédictins.

La vie sur l’île était rythmée par la prière, l’étude et les tâches quotidiennes. L’abbaye possédait des bâtiments bien organisés : cloître, réfectoire, dortoir, salle capitulaire… dont plusieurs sont encore visibles aujourd’hui.

Rosslyn Chapel

Rosslyn Chapel est l’un de ces lieux qui captivent dès qu’on en franchit le seuil.

Située dans le village de Roslin, à une quinzaine de kilomètres au sud d’Édimbourg, cette chapelle du XVe siècle impressionne autant par son histoire que par son architecture. Construite par William Sinclair, elle est un chef-d’œuvre du gothique tardif, riche en détails sculptés et en symboles mystérieux. Chaque élément semble avoir été pensé comme une œuvre à part entière : aucune colonne, aucune frise, aucun arc ne ressemble à un autre. On y retrouve des motifs religieux, des symboles païens, des références aux Templiers et même des plantes exotiques sculptées dans la pierre.

La chapelle a connu des périodes d’abandon, notamment après la Réforme, avant d’être restaurée au XIXe siècle. Des travaux de conservation ont été menés plus récemment pour préserver ses sculptures, avec l’installation d’un toit temporaire pendant plusieurs années afin de limiter l’humidité. Depuis sa mise en lumière dans le roman Da Vinci Code et son apparition dans le film, elle attire de nombreux visiteurs curieux.

Malheureusement, les photos à l’intérieur sont interdites, mais cela nous a permis de vraiment prendre le temps d’observer. On est restés là pendant des heures, à scruter chaque recoin, fascinés par le travail des sculpteurs.

La route Bealach na Bà (col du Bétail)

Depuis Inverness, nous avons emprunté la route qui se dirige vers Torridon et qui traverse un spectaculaire paysage montagneux.

La route débouche sur la mer dans le ravissant village de Shieldaig, où nous avons fait un arrêt pour manger dans un café en bord de mer, le Shieldaig Bar & Coastal Kitchen (que l’on vous recommande).

Nous avons ensuite emprunté la spectaculaire Bealach na Bà (le col du Bétail), perchée dans les Highlands.

C’est la troisième route la plus élevée d’Écosse. Construite en 1822, cette voie sinueuse emprunte le tracé des anciens chemins de transhumance, serpentant à flanc de montagne dans une série de virages en épingle vertigineux.

Elle grimpe abruptement au-dessus de profonds ravins, offrant des panoramas à couper le souffle sur les paysages sauvages de la péninsule d’Applecross. Chaque tournant fait battre le cœur un peu plus fort, avant que la route ne redescende en douceur vers le charmant village côtier d’Applecross.

L’Île de Skye : Fairy Pools, Quiraing et Old Man Storr

Skye a été un vrai coup de cœur. Peu importe où l’on pose les yeux, les paysages sont magnifiques, changeants, presque irréels. C’est l’une des destinations les plus populaires d’Écosse, et on comprend vite pourquoi.

Nous n’avions que deux jours sur place, mais le soleil était au rendez-vous — 30 degrés, ciel bleu, presque trop chaud pour l’Écosse ! On a donc choisi de se concentrer sur trois lieux emblématiques et de vraiment prendre le temps de les découvrir.

La première journée, direction la péninsule de Trotternish. On a commencé par la randonnée du Old Man of Storr, sans doute l’une des plus connues de l’île.

Le sentier grimpe assez raide jusqu’à une impressionnante aiguille de basalte de 50 mètres. Une fois en haut, la vue sur les lochs et les collines est spectaculaire.

Après un bon repas au Hungry Gull — une petite adresse sympathique et chaleureuse — on a repris la route vers Quiraing, dans la baie de Staffin.

Le paysage là-bas est tout aussi saisissant, avec ses formations rocheuses étranges et ses vallées verdoyantes.

On n’a pas fait la randonnée complète, mais même une courte marche permet d’en prendre plein les yeux.

Le lendemain, on a consacré la journée aux Fairy Pools, une série de bassins d’eau limpide qui suivent le cours de la rivière Brittle, au pied des montagnes Cuillin.

Avec le soleil qu’on avait, c’était l’endroit parfait pour se baigner. L’eau était fraîche, mais étonnamment agréable, surtout après une petite marche. On a pris le temps de plonger dans plusieurs bassins, de nager sous une chute, de s’étendre sur les rochers au soleil… Un vrai moment de détente, dans un décor presque irréel.

Avant de quitter l’île, on a fait un arrêt à Portree, la principale ville de Skye. Elle est toute petite, mais son port bordé de maisons colorées est charmant.

On s’est baladé le long des quais, avec une belle vue sur les collines environnantes.

St Andrews

St Andrews est une ville élégante de la côte est écossaise, à un peu plus d’une heure au nord d’Édimbourg. Connue comme le berceau du golf, elle a aussi beaucoup à offrir côté patrimoine et paysages.

Les ruines de l’ancienne cathédrale dominent le paysage. Construite au XIIe siècle, elle fut autrefois la plus grande cathédrale d’Écosse, un centre religieux majeur pendant des siècles. Après la Réforme protestante, elle a peu à peu été abandonnée, jusqu’à tomber en ruine. Aujourd’hui, il ne reste que des pans de murs et des colonnes qui se dressent face à la mer, mais l’ensemble est impressionnant, presque mystique.

Juste à côté, on est montés en haut de la tour médiévale de St Rule, qui date du XIe siècle. La montée est un peu raide, mais la vue en vaut la peine : on surplombe toute la baie de St Andrews, avec ses falaises, ses toits en pierre et l’horizon qui s’étire sur la mer du Nord.

La ville elle-même est charmante, avec ses rues pavées, ses cafés tranquilles et surtout sa université, l’une des plus anciennes du monde anglophone (fondée en 1413 !). Elle est surtout connue aujourd’hui pour avoir accueilli le Prince William, qui y a rencontré Kate Middleton — un détail qui amuse les locaux autant qu’il attire les curieux.

Et bien sûr, impossible de parler de St Andrews sans évoquer son Old Course, le plus ancien parcours de golf au monde. Il longe une magnifique plage de sable blond, bordée par les dunes et le vent marin. Même si on ne joue pas au golf, l’endroit est superbe pour une balade, avec une ambiance à la fois chic et décontractée.

L’université de Glasgow

On n’avait pas prévu de s’attarder à Glasgow. Juste quelques heures à tuer avant notre vol pour Montréal. Mais franchement… on aurait dû rester plus longtemps. Ce petit détour s’est transformé en vrai coup de cœur.

On a commencé par l’université de Glasgow, et là, wow. Les cloisters (ces galeries voûtées dignes d’un décor de Harry Potter) nous ont complètement charmés. L’endroit respire l’histoire : fondée en 1451, c’est l’une des plus anciennes universités d’Europe, et ça se sent dans chaque pierre. On s’est baladés entre les bâtiments gothiques, les cours tranquilles, et on a eu l’impression de remonter le temps.

On aurait adoré pousser plus loin et visiter le Kelvingrove Art Gallery and Museum — apparemment, c’est un vrai bijou, avec des œuvres de Dali, des armures médiévales et même un avion suspendu dans le hall principal. Et puis il y a la cathédrale, majestueuse, et les ruelles de la ville qui donnent envie de flâner sans but.

Bref, Glasgow nous a surpris. Ce n’était qu’un passage express, mais on est repartis avec l’envie d’y revenir, de prendre le temps, de s’imprégner de son ambiance un peu brute, un peu artistique, et franchement attachante.

Ce n’est que partie remise…


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