Le Palais du Parlement, un incontournable de Bucarest

Le Palatul Parlamentului, aussi appelé Maison du peuple, est un incontournable lorsque vous visitez Bucarest. Ne vous contentez pas de le voir de l’extérieur. Même si seulement une infime partie peut se visiter, il vaut vraiment la peine de le faire pour prendre réellement la mesure de la mégalomanie des époux Ceausescu. 

Note importante : N’oubliez pas d’apporter votre passeport avec vous, car il vous sera exigé pour visiter le Palais. Aussi, vos bagages seront fouillés. Aucun objet jugé dangereux n’est permis. Seules les bouteilles d’eau en plastique sont acceptées.

La construction du Palais du Parlement

Le Palais est né du désir de Nicolae Ceausescu, ancien dictateur communiste de la Roumanie, de réunir les 4 plus grandes institutions du pays en un seul bâtiment : la Présidence de la République, la Grande Assemblée Nationale, le Conseil des Ministres et le Tribunal Suprême. 

Sa construction a commencé sur la colline Dealul Spirii en 1984 et a mobilisé pas moins de 400 architectes et 20 000 ouvriers pendant 5 ans, sous la direction d’Anca Petrescu, une jeune architecte de 26 ans. Il a nécessité la destruction d’1/5e de la ville de Bucarest et le déplacement de plus de 40 000 habitants. 

Le plus grand bâtiment en pierre au monde

Ses dimensions sont pharaoniques : 86 m d’hauteur, 270 m de longueur, 240 m de largeur et 92 m de profondeur. Sa superficie totale est de 45 000 m2. On y compte 1100 pièces réparties sur 12 étages, dont 4 étages souterrains reliés à l’avenue du 13 septembre par des tunnels. 

Il est le plus grand bâtiment en pierre et le second plus grand bâtiment administratif au monde, après le Pentagone. Selon le livre Guinness des records, c’est l’édifice le plus lourd et le plus cher au monde. Cette œuvre monumentale a eu un coût astronomique pour le pays, puisqu’il est estimé à 40% du PIB par an.

A l’intérieur du Palais du Parlement

Tout ce qui compose le palais du Parlement provient uniquement de Roumanie. Ceausescu ayant porté un intérêt particulier à réunir les matières premières dont le sol roumain est richement doté comme les bois de chêne, d’acajou et de fayard, le cristal de Medias, le marbre Rușchița de Transylvanie, le cuivre et l’or des diverses mines ou les rideaux de soie confectionnés par des monastères du pays.

Ceausescu ne verra jamais son projet terminé, certaines salles n’étant toujours pas finies. Le palais, malgré le pillage dont il a été victime en 1989 durant la Révolution, continue de se construire. Il abrite aujourd’hui le Sénat et la Chambre des députés.

L’intérieur du Palais reflète la démesure d’Elena et Nicolae Ceausescu. La majorité des salons et des escaliers sont revêtus d’immenses tapis, de plâtres dorés, des tapisseries et des brocarts. Le  faste et le raffinement se révèlent au détour des plafonds dentelés, des colonnes, des murs et escaliers en marbre, des monumentales sculptures, des multiples lustres en cristal, dont le plus lourd pèse 4 tonnes.

Un sujet controversé

Nos amis roumains étaient choqués lors de la visite d’entendre la guide faire une certaine apologie des années Ceaucescu. Nous sommes allés lui parler à la toute fin du parcours pour discuter avec elle. Elle nous a expliqué qu’au contraire, elle fait bien attention, durant la visite, de ne pas trop pencher ni pour ni contre son règne et son bilan. 

Car Nicolae Ceaucescu et son emblème, la Maison du peuple, sont le sujet d’interminables controverses. Il y a les nostalgiques du régime, qui sont convaincus que tout était alors bien mieux. Que la Maison du peuple est un important leg pour le pays.

Toutefois ce leg est encombrant pour une large partie des roumains. Non seulement il n’est pas terminé, 70% des lieux restent inoccupés et son entretien coûte une véritable fortune au pays. Sans compter qu’il a été édifié sur une quantité innombrables souffrances pour le peuple roumain.

Un tableau qui représente Elena et Nicolae.
La salle de Elena.
Dans cette salle s’est mariée Nadia Comaneci.
Depuis le balcon du Palais, on a une très belle vue sur le Boulevard Unirii. Ceausescu a voulu construire une avenue plus large et plus majestueuse que les Champs Élysées.

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